1911 Full-size est une combinaison d'un stylo-plume de grand gabarit et d'une plume de la collection 1911 en or 21 carats. Pour cette série épurée affichant la sobriété, Sailor a choisi l'ébonite, matière traditionnelle des stylos-plume, et la laque naturelle (urushi)*. Dépourvu de bague, dépourvu d'agrafe, sa forme tubulaire aux embouts arrondis est d'un grand classicisme. Capuchon vissant, bagues en métal plaqué or jaune. Maître Masanora Sumir, maître laqueur à qui l'on doit cette collection, a utilisé la superposition de deux teintes de laque naturelle, appelé la technique du Tamenuri. Le mot est formé de "Tame" qui signifie plan d’eau et "Nuri" qui correspond au laquage. On peut en effet observer les couches de laque Urushi comme si l'on regardait au travers de l'eau. Les artisans de Wajima utilisent la laque rouge vermillon comme base sur le corps du stylo, puis finissent le processus en le recouvrant de laque brune. Ces étapes achevées, l'artisan polit la surface à la main, travail long et fastidieux, afin d'obtenir un degré de transparence permettant de distinguer le dégradé des couleurs, mis en évidence aux extrémités polies du stylo plume. Equipé d'une plume en or jaune 21 carats, système de remplissage mixte, à cartouche ou convertisseur. Les conduits Sailor présentant 3 rails d'arrivée d'encre au lieu d'un chez les autres fabricants, le débit d'encre est sans faille. * La laque utilisée au Japon se nomme Urushi. Elle provient de la résine d'un arbre appartenant, comme l'hévéa, à la famille des sumacs : Rhus Verniciflua ou, plus couramment, arbre Urushi, Vernis du Japon ou Arbre à laque. Le travail de la laque d'Urushi requiert au moins 5 semaines uniquement pour l'étape application et séchage des différentes couches. Couleur "vivante" qui prendra une patine différente avec le temps et la lumière. Les experts vous diront que seul le vernis du Japon fournit une résine ayant un pouvoir adhésif assez élevé pour retenir toutes sortes de particules d'or, des plus fines aux plus grosses. Ce qui justifie son prix élevé : de 5 à 6 fois celui d'urushi venant d'autres pays producteurs, comme la Chine, le Vietnam et la Birmanie. La résine se récolte entre juin et novembre, en incisant le tronc de l'arbre ; sa sève est toxique. L'urushi est une denrée d'autant plus précieuse qu'elle est rare : au cours de sa vie, un arbre n'en fournit que 200 g. L'urushi cru ou arami-urushi ne se conserve pas plus d'un an. Il doit être raffiné, par petites quantités, en ki-urushi ou urushi pur qui peut, lui, se conserver plus de 10 ans, voire près de 50 ans. Mais sa qualité la plus intéressante, dans un pays au climat maritime comme le Japon, est de durcir sous l'action de l'humidité. Un objet laqué, comme un grand vin, se bonifie avec le temps./p>